mardi 18 septembre 2012

MAGIE & SORCELLERIE EN BREF...


Définition de la Magie et de la Sorcellerie 

Attention, la définition que je vais donner ici de notre Art n'est que la mienne, et elle ne constitue en rien un dogme ou une règle. 

Les définitions de la Magie et de la Sorcellerie sont aussi multiples qu'il y a eu d'auteurs pour en parler. Et si on les lisait toutes ont s'apercevrait vite que beaucoup se contredisent les unes les autres. 

Ainsi pour Eliphas Lévy "La Magie est la science exacte de la nature et de ses lois". Mais il ne parle que de Magie et déconsidère complètement la sorcellerie. Tout comme le comte Pierre Vicenti de Piobetta, pour qui la Magie est une hyper physique, et la sorcellerie une "basse magie", qui ne serait qu'un ramassis de charlatanisme et de superstitions mêlées. 

D'autres tels Auguste Prost, voient dans la Magie une encyclopédie des arts et sciences occultes ainsi que des pratiques qui s'y rattachent. Mais la encore on occulte la sorcellerie, que l'on considère comme inférieure à la magie. 

Enfin pour Pierre Manoury, "les Magies sont des ensemble de techniques ou de pratiques visant une action mentale ou une réalisation sur le plan matériel". Pour lui la Sorcellerie n'est pas à être considérée comme inférieure à la Magie, mais il fait une distinction, avec jugement de valeur, entre Sorcellerie et "Basse Sorcellerie". 

À mes yeux ces distinctions, et ces jugements de valeur sur telle ou telle catégorie de l'Art ne sont que des foutaises. La Magie n'est en rien supérieure à la Sorcellerie, à la Magick, ou à la Chaos Magick. De même dans la Sorcellerie, le Satanisme, ou la Sorcellerie des campagnes ne sont en rien inférieurs à la Sorcellerie de type Wicca. 

Une autre séparation courante de l'Art se fait sur les notions de "Voies de la Main Droite" et "Voies de la Main Gauche". 

En Occident, on entend couramment par "Voies de la Main Droite", des voies basées sur le divin, sur l'esprit et sur sa libération du corps qui est considéré comme une entrave. Les "Voies de la Main Gauche" sont considérées comme des voies "démoniaques", basées sur la matière, le corps (et donc la sexualité) et la recherche des pouvoirs. Ces définitions s'accompagnent bien sûr de jugements moraux considérant que la recherche des pouvoirs est quelque chose de mal, que le corps est quelque chose de sale, et la sexualité encore plus. Tout cela fait que les Voies dites "de la Main Gauche" sont considérées par leurs opposants comme des voies inférieures à celles de la "Main Droite". 

Ces jugements de valeur sont tout aussi farfelus et sans fondement que ceux cités précédemment : les Voies dites "de la Main Droite" ne sont en rien supérieures ou plus évoluées que celles dites "de la Main Gauche". Maintenant que ces étiquetages de convenance ont été mis de coté, voyons comment nous pouvons définir l'Art, qu'il soit Sorcier, Magique, Magicke ou autre. Par commodité je parlerais de l'Art. 

L'Art, est comme son nom l'indique un art, mais aussi une science. C'est un ensemble de techniques, basées sur des connaissances des lois naturelles acquises au fil des temps, qui permettent à celui qui les pratique de produire des effets matériels ou non en accord avec sa Volonté. Cette définition se rapproche beaucoup de celle de la Magick donnée par Aleister Crowley. 

Si on prend cette définition au pied de la lettre alors toute activité créatrice est magique. Cela inclurait dans la "Magie" l'art (peinture, sculpture, poésie, musique), les innovations scientifiques (l'invention de quelque chose est une forme de réalisation, ou de création), mais aussi des actes tous bêtes de la vie de tout les jours, comme coudre, faire la vaisselle ou éplucher les carottes. 

J'en vois déjà certains sourirent en lisant la fin de la dernière phrase. Et pourtant .... En quoi coudre un vêtement avec attention serait-il moins magique que d'écrire un poème, ou de mettre au point un rituel complexe? 

Faire la vaisselle, avec la volonté de la faire avec excellence, est tout aussi magique que de célébrer un Sabbat. 

Beaucoup d'ésotéristes occidentaux compartimentent leur vie en "vie profane" et "vie occulte", sans comprendre qu'ainsi ils limitent eux-mêmes la portée de leurs actions magiques, puisqu'ils ne sont "mages" qu'à temps partiel ! 

Mais attention, conduire tous les actes de notre vie en accord avec notre volonté serait un excès aussi dangereux que l'inverse. Comme en toute chose la modération est de mise, et la meilleure des voies est toujours celle du milieu. Car si la Magie est l'Art de créer les choses en accord avec notre volonté, elle se manifeste aussi dans les petites surprises de la vie. Ainsi, laissez de larges parts à l'imprévu et au "non contrôlé" dans votre vie, sinon celle-ci deviendra morne et sans vie, puisque dénuée de toute magie. Une rencontre imprévue, ou un coup de foudre sont quelque chose de magique. 

À vouloir régenter toute votre vie, vous passeriez à coté d'une chose aussi magique que l'Amour, et qui lui, ne se prévoit pas, et ne se régente surtout pas. En magie, savoir lâcher prise est aussi important que de maîtriser sa volonté. 

Dogmes et normes dans l'Art 

Sur beaucoup de sites et dans beaucoup de livres, vous lirez de la part de l'auteur une flopée d'obligations pour pratiquer telle ou telle voie de l'Art, sans parler pour certains de la séculaire obligation de passer par une initiation en bonne et due forme avec un maître, etc ..... 

Certains auteurs sont dogmatiques parfois jusqu'à l'excès, essayant de confiner ce que doit être un(e) sorcier/ère dans un cadre strict et exclusif. Cette tendance à la normalisation que l'on trouve partout dans notre société, nous la retrouvons donc dans l'Art aussi, sous la forme de cette tentative pour certains d'imposer une façon de pratiquer, ou une façon d'être sorcier/ère. L'homme est ainsi qu'il a besoin de se rassurer en mettant les choses et les gens dans des boites avec une étiquette dessus, en bref de "normaliser" ce qui l'entoure. 

Mais que ce soit dans la vie, ou dans l'Art, rien ni personne ne peut établir de norme ou de dogme sur la façon unique de pratiquer ou de devenir pratiquant de l'Art. Il y a à mes yeux autant de façons de pratiquer, et autant de façon d'être initié que de pratiquants. 

Commençons tout d'abord par un dogme récurrent : celui de la nécessité absolue d'être initié par un maître, avec passation de pouvoirs etc..... À mes yeux cela n'est en rien obligatoire, pour la simple et bonne raison que l'on peut être initié de nombreuses façons différentes. Il existe des pratiquants très sérieux et compétents qui n'ont jamais appris auprès d'un maître, ni même dans les livres (ou très peu ), et qui ont tout appris par observation et réflexion sur eux mêmes et ce qui les entoure, et qui ont toujours pratiquer par expérimentation. C'est une voie relativement dangereuse puisque la pratique se fait au fil des expériences, à tâtons, avec toujours le risque de se prendre une grosse claque dans la figure au détour d'une de ces expériences. Mais cette voie n'est en rien moins valable que celles basées sur un enseignement exclusivement dispensé par un ou plusieurs maîtres. 

Pour certains la vie leur a réservé de telles épreuves que la Vie en elle-même devient alors une initiation et un maître initiatique parfois dur et impitoyable, qui nous amène à nous dépasser et à apprendre en peu de temps ce que nous aurions mis des mois ou des années à comprendre sinon. 

La Souffrance, le Bonheur, la Douleur ou l'Amour sont des maîtres initiatiques qui peuvent nous apprendre beaucoup plus et plus vite que ne le ferait un maître humain, parce que certaines épreuves, une fois franchies, sont plus riches en leçons que bien des enseignements. Parce qu'il est de certaines choses qu'un être humain ne peut transmettre à un autre, parce que la parole et la réflexion ne peuvent pas toujours suppléer au vécu physique et réel. 

Certaines personnes ont besoin d'un enseignement encadré de bout en bout, d'autres suivront une voie mixte, faite d'apprentissage en sauvage à l'école de la vie et d'enseignements donnés par des maîtres. Mais c'est à chacun de choisir la façon dont il voudra avancer sur sa voie, il n'y a pas une façon d'avancer, de même il n'y a pas une façon de pratiquer l'Art, il y a autant de voies et de façons de pratiquer que de pratiquants. 

D'autres dogmes peuvent ainsi être démontés, tels ceux basés sur des obligations d'outillage complexe et coûteux (en dehors du strict minimum nécessaire et des outils servant lors de pratiques liées à un égrégore particulier bien sûr) : ainsi la nécessité que certains supports soit en telle ou telle matière sont bien souvent superflus, un support reste un support point. 

Ce n'est pas le support qui fait le travail de visualisation du pratiquant, il n'est qu'une aide le plus souvent, alors qu'il soit en ceci ou en cela peut importe, tant que le pratiquant est conscient du rôle exact du support. La tenue aussi, est souvent un objet de polémiques sans fin, mais il faut bien l'avouer, en dehors de pratiques où la tenue joue un rôle pour se relier à un égrégore particulier, la tenue importe peu, tant que cela vous est confortable. 

Ainsi en dehors des pratiques où il est nécessaire de se relier à un égrégore particulier par un ensemble de "codes", beaucoup d'obligations énoncées peuvent sauter. Il en est ainsi de la nécessité d'abstinence sexuelle, de végétarisme, de l'interdiction de fumer, et même de l'obligation soit disant faite aux femmes de ne pas pouvoir pratiquer pendant leurs règles (il suffit de voir le nombre de peuples où les femmes chamanes pratiquent 365 jours par an même pendant leurs règles pour se rendre compte de l'absurdité de la chose). 

Bref en dehors des pratiques codifiées pour des raisons évidente de lien avec un égrégore, réfléchissez par vous même à la nécessité réelle de telle ou telle obligation avant de l'appliquer bêtement. 

En résumé il n'y a pas de dogme ou de loi absolue applicable à l'Art hormis une : L'Amour est la seule Loi, la seule qui vaille quelque chose en tout cas.

1 commentaire:

  1. A propos du chamanisme et des femmes durant leurs règles. Vous dites qu il n y a ''aucune interdiction''... mais il n'y a aucune interdiction a quoi que ce soit dans le chamanisem. Le Chamanisme n'est pas structuré ppar des dogmes. Chaque chùaman ''recrée le monde'' (et donc le monde de chaque chamane est différent de celui des autres chamanes. Et cela est vrai des groupes chaùaniques du Nord d l Europe comme de l Siberie, ou d'Amerique du Sud ou Centrale (pour parler de ceux que je connais). En revanche il ya des pratiques et pour un raison qui reste a établir (et qui est bien différente des vues de Mircea Eliade !!
    Il reste une ''pratique'' qui présente beaucoup de similarités et dans toutes celles que j ai rencontrées, les femmes durant leurs menstrues ne pratiquent pas les incantations ou appel a des puissance superieeures... mais peuvent vaquer a la cuillette de simples et autres choses... OU avaez vous trouvé cette affirmation que les femmes chamanes ne tiennet pas compte de leurs regles ???

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